Veterodoxia – Pepe Rey

Poemas al laúd

Mellin de Saint-Gelais (1491-1558)

Sur un luth

O luth, plus estimé présent
que chose que j’aye à présent.
Luth, de l’honneste lieu venu
où mon coeur est pris et tenu.
Luth, qui responds à mes pensées,
si tost qu’elles sont commencées.
Luth, que j’ay faict assez de nuictz
juge et tesmoin de mes ennuys.
Ne pouvant voir auprès de moy
celle qui t’eust auprès de soy,
je te supply: fay moy entendre
comme, touchant à la main tendre,
ton bois s’est guarenty du feu
qui si bien esprendre m’a sceu
et s’il se pourroit bien esteindre
par souvent chanter et me plaindre.
Que pleust à Dieu, Luth, que ta voix
peust aller où du coeur je vois,
tant que mon tourment bien ouy
en peut rapporter un ouy.
Lors tu me ferois plus de grace
qu’onc n’en feit la Harpe de Thrace,
qui faisoit les montagnes suivre,
car tu ferois un mort revivre.

Maurice Scève (c. 1500 –  c. 1560)

Pontus de Tyard (1521 – 1605)

Luth, seur tesmoing et fidele confort
de mes souspirs et travaux languissans,
de qui souvent les acords ravissans
m’ont fait souffrir en mourant double mart,

Tu as longtemps avec may plaint le tort
des deux doux yeux, soleils esblouissans,
qui d’esclairer mes tenebres puissans
me refusoient le fruit de leur effort.

Va, bienheureux: et si ces blanches mains
et si ces bras celestement humains
te daignent tant honorer de te prendre,

soient en tes sons si doucement deduiz
les coustumiers acords de mes ennuiz
que mon amour elle puisse comprendre.

Luth, qui un tems pour desaigrir ma peine
m’acompaignois en ce lieu solitaire:
Luth, doux soulas, fidele secretaire
de la doulceur dont mon ame estoit pleine:

Combien de fois ay-je ouy Philomene
pour escouter tes sons mourant se taire?
Puis tout soudain tes regretz contrefaire
aux doux accents du grief deuil qu’elle meine?

Tu fuz l’organe a mes plaints douloureux:
et maintenant que tu sers bienheureux
d’honneste esbata ces deux mains d’yvoire,

sers-moy d’espie: au moms sache s’il reste
dans l’estomac (ton riche apuy) celeste
quelque de moy souspirante memoire.

Guillaume de la Taysonniére (1555)

Claude du Verdier (1563 – 1649)



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